
PROJET MONTLLOBER
Préserver les zones arides du tsunami de l’irrigation
Les secans, qui comprennent des terres cultivées, des champs de céréales, des jachères traditionnelles et des friches, sont l’un des paysages les plus emblématiques de la péninsule Ibérique. En fait, ils constituent l’une des plus grandes contributions ibériques au réseau européen Natura 2000. Cependant, la steppe est profondément méconnue et n’est pas valorisée par les habitants. Elle a traditionnellement été perçue comme un lieu où rien ne pousse et a donc été utilisée comme décharge ou comme emplacement idéal pour les infrastructures indésirables, notamment pour l’élimination des déjections des élevages intensifs de porcs.
De plus, certaines activités, comme l’élevage extensif, disparaissent en raison des prix bas et de la concurrence avec les exploitations intensives. Cette tempête parfaite conduit à la disparition des steppes ibériques, favorisant des projets de transformation comme l’irrigation et concentrant ces terres riches en biodiversité entre les mains de quelques grandes agro-entreprises.
Depuis le début, chez PHOTO LOGISTICS, nous avons tenté d’offrir des alternatives aux petits propriétaires qui subsistent dans différentes zones de la vallée de l’Èbre. Nous leur versons une part des revenus générés par nos hides afin de les encourager à préserver ces jachères où, chaque printemps, le Sisón chante encore, ces arbres en bordure de champ où un couple de Rollier d’Europe niche, ou encore, nous contribuons à la détection des nids de Busard cendré en collaboration avec les techniciens qui en assurent le suivi.
Toujours désireux d’ajouter de nouveaux services de hide, nous sommes arrivés à Massalcoreig avec l’intention de négocier avec un petit propriétaire possédant une belle parcelle de secano entrecoupée de petites collines, où l’on trouve des oiseaux tels que le Traquet noir, la Merle bleu, la Pie-grièche méridionale et d’autres espèces emblématiques des secans. Nous vous épargnerons les détails les plus ennuyeux et passerons directement à la conclusion de la négociation : au lieu de proposer une part de nos revenus, comme nous le faisons habituellement, nous avons fini par acheter le terrain. Ainsi, nous voilà désormais propriétaires de notre toute première parcelle.
Nous avons nommé ce projet d’après toute la chaîne de collines où se situe la parcelle : Montllober. Un nom qui évoque le loup. Bien sûr, il a disparu de cette région depuis longtemps, mais son nom témoigne de la perception sauvage qu’a toujours inspirée cette sierra.
Quel est notre objectif ici ? Tout d’abord, conserver un espace de 3 hectares, en espérant pouvoir l’agrandir en collaborant avec des propriétaires voisins. Nous prendrons soin des oliviers de la propriété et laisserons les olives aux oiseaux hivernants. Nous avons déjà planté quelques cerisiers pour les espèces estivales et, élément crucial dans les terres de secano, nous avons installé une mare où les oiseaux et autres animaux sauvages pourront venir se baigner et s’abreuver tout au long de l’année.
Ce projet doit servir d’exemple pour la population locale, en montrant qu’il vaut la peine de préserver le secano (ne serait-ce qu’un petit bout). Nous sommes en contact avec les chasseurs locaux, les randonneurs, etc., et surtout avec la mairie de Massalcoreig afin de collaborer à la valorisation des habitats de secano. Nous avons déjà impliqué quelques habitants lors d’une journée de volontariat pour nettoyer la parcelle des déchets agricoles. Bon nombre de ces actions seront bientôt annoncées.
Allons-nous y installer des hides ? Bien sûr, c’est déjà fait ! Qu’attendiez-vous ? C’est ce que nous savons faire de mieux ! Et maintenant que nous sommes propriétaires, nous réinvestirons nos revenus dans l’amélioration de ces terres pour la conservation. Le Traquet noir, la Pie-grièche méridionale, l’Autour des palombes, la Merle bleu et bien d’autres espèces sont déjà au rendez-vous.
Notre projet Montllober se situe également géographiquement entre les hides de Montgai et ceux de Belchite dédiés à la Ganga cata et à la Ganga unibande. L’arrêt parfait lors d’un voyage photographique.
Nous souhaitons adresser un remerciement spécial à notre ami et désormais guide, Juan Bernal, qui nous a conduits à Massalcoreig en premier lieu et qui est la personne clé de cet enthousiasmant projet.
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